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« Ca te dirait un petit coup vite fait ? »

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HarcèlementTravail

L’été dernier, le magazine suisse « Bilan » m’a commandé cette petite chronique sur le harcèlement sexuel au travail : rien de plus qu’un retour d’expérience, rien de « grave », rien de « dramatique », rien de « traumatisant », rien qui puisse empêcher une femme d’accomplir les tâches quotidiennes de sa journée de boulot. Un témoignage sans émotion particulière, qui ressemble à beaucoup de témoignages de femmes au travail. Pas de quoi fouetter un chat, donc.

Et c’est bien là le problème : il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat, n’est-ce pas ? Et nous autres, femmes au boulot, l’avons bien intégré, que ce n’est pas grave, que ce sont des plaisanteries, des enfantillages. Et qu’il ne faut pas nuire à la bonne marche des choses, ni « faire des histoires ». Moi-même, je n’ai jamais fouetté un chat pour ces « bêtises ».

Depuis mon entrée sur le marché du travail, à 18 ans, jusqu’à mes 33 ans, je n’ai fouetté aucun chat. Parce qu’en définitive, je n’avais aucune raison de me plaindre, ce n’était rien du tout, pas vrai ? Probablement des hommages à ma féminité, moi qui n’étais pourtant pas très « féminine ». J’aurais été d’autant plus ingrate de le prendre mal, hein. Bon, c’était chiant, mais après tout, et comme dirait Jessica Rabbit : « Ce n’est pas ma faute : je suis juste dessinée comme ça. »

Nous étions dessinées en forme de femme ; il était donc totalement justifié de nous harceler, en toute légèreté, en toute sérénité. Et les femmes entre elles, au travail, en se racontant les petits « épisodes » des siennes de ces messieurs, secouaient la tête avec une indulgence résignée, accompagnant d’un petit rire navré le fameux : « Bah, ça, c’est les mecs hein ». Et j’acquiesçais, un peu choquée, mais convaincue que c’était vrai.

J’avais tellement bien appris ma leçon.

Mais quand même, j’avais vachement envie de leur mettre des baffes, à ces mecs. Sauf que je ne voulais pas « faire d’histoires ».

Pour lire la chronique, cliquez sur l’image.


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